Témoignage de parents

Publié le par hospitalité de Touraine

« Rendre un enfant heureux
qui n’a personne »

Raïssa, 15 ans, est microcéphale. Hugo, 12 ans, est trisomique 21 et autiste.
Ces frère et soeur faisaient partie du pèlerinage des enfants.
Rencontre avec Catherine et Jean-Marie, leurs parents adoptifs.

 

CF : Comment avez-vous pris cette décision d’adopter deux enfants lourdement handicapés dans votre foyer ?

C & JM : Nous avons d’abord eu quatre enfants. Et comme cela nous tenait à cœur depuis longtemps, nous avons pris le temps de réfléchir à l’adoption lorsque le petit dernier avait 3 ans. Nous avons beaucoup parlé avec nos enfants : l’adoption passe par tous les membres de la famille. Si l’un d’entre eux n’avait pas été d’accord, nous ne l’aurions jamais fait.

CF : Ainsi a commencé la procédure d’agrément de l’adoption ?

C & JM : Une procédure difficile : personne ne comprenait pourquoi, ayant déjà quatre enfants, nous voulions encore en adopter. Adopter pour moi, c’était rendre heureux un enfant qui n’a personne. Et lui donner notre famille. La Ddass nous a donc orientés vers l’enfance handicapée. Est-ce qu’on serait capables d’assumer un handicap ? J’ai toujours dit dans mes prières au Seigneur que je ne le ferais pas sans Lui. Je lui disais que je n’avais pas la santé de fer de Superwoman ni l’argent de Crésus. Mais que pour ce qui était de l’amour, je voulais bien essayer...

CF : Qu’est ce que Raïssa et Hugo ont amené dans votre foyer ?

C & JM : Beaucoup de joie. Des remises en question aussi. Ils sont très dépendants de nous dans les actes de la vie quotidienne. C’est dur, mais quand on prie, le fardeau devient beaucoup plus léger. C’est en mettant Jésus en premier qu’on arrive à surmonter. La présence de ces enfants est une source de bienfaits énormes. On est obligé d’avoir recourt à Dieu. On renonce à soi. Jésus nous trace le chemin. On a juste à dire «on ne sait pas comment on va arriver, mais oui, on veut bien». On n’a jamais été si proches du Bon Dieu que depuis que Hugo et Raïssa sont dans la famille.

CF : Vous êtes venus à Lourdes tous les quatre ensemble. Comment s’exprime la foi chez vos enfants, qui ne parlent pas ?

C & JM : Raïssa est toujours en louange. Parfois elle s’agenouille devant la Croix. Elle est pleine de compassion pour les autres et elle n’aime pas les voir souffrir. C’est un témoin du ciel. Si Hugo et Raïssa font du mal, c’est par ignorance : ils n’ont pas de fond méchant. Nous ne remercierons jamais assez le Seigneur de les avoir mis sur notre route.

Publié dans Pèlerinages

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