Homélie du Père Jean-Pierre Belliard, à la grotte de Massabielle, le 20-05-2013.
« Je crois, viens au secours de mon incroyance ! » La foi est une vie, une avancée, elle progresse en s’exerçant, comme l’activité physique.
Le don que Dieu fait, nous devons le faire fructifier. Il y a des exercices spirituels spécifiques : nous les pratiquons abondamment ici ; mais il y a aussi la manière croyante de vivre le quotidien. Ce qui ne veut pas dire que tout doit être parfait pour être vécu avec Jésus : le moteur c’est Jésus, il faut commencer par lui et dire »tout peut être vécu avec Toi, même les limites, les échecs ». La vie quotidienne nous offre donc mille circonstances d’exercices spirituels. Pensons-y dès maintenant et surtout au retour.
Jésus veut-il guérir rapidement le possédé avant qu’il y ait attroupement ? C’est plutôt sa manière de faire : il est là pour le malade et non pour soigner sa renommée. Quel que soit notre étant de santé nous sommes invités à une rencontre personnelle avec Jésus.
Mais il n’est pas interdit de chercher des signes, nous savons que Dieu en donne ici. Il y a ceux qui sont spectaculaires et reconnus officiellement, il y a des signes plus discrets que nous risquons de ne pas voir : demandons la pureté du regard de Bernadette.
Je reviens comme Jésus à la fin de l’évangile sur l’efficacité de la prière. On peut considérer la prière comme un exercice, mais nous risquons de nous regarder en train de prier : de prendre la pose devant Dieu comme le pharisien. La prière c’est au contraire laisser Dieu agir. Comme un appareil photo nous ouvrons le diaphragme et l’image entre, se fixe. Nos appareils sont de plus en plus rapides pour enregistrer une image, la prière est un peu comme les plaques photographiques anciennes qui étaient peu sensibles, il fallait faire de la pose. Prière c’est s’exposer à Dieu, non pour prendre une pose avantageuse, mais pour faire une vraie pause et lui laisser le temps d’imprimer son image en nous.
Père Jean Pierre Belliard