Bernadette et la croix
Nous savons comment Bernadette faisait le signe de la croix, à l'admiration de tous ceux qui la voyaient, laïcs comme religieuses. Avant que la Vierge Marie lui apprenne à tracer le signe de la croix sur son corps, Bernadette avait tiré de sa poche son chapelet, parce qu'une petite croix se trouve à son extrémité : la croix glorieuse du Christ est l'alpha et l'oméga de la foi chrétienne; elle est l'emblême de sa victoire.
Mais la dévotion de Bernadette pour la croix ne se résume pas à des gestes, même émouvants. Les textes sont innombrables. J'en citerai un, extrait de son Carnet de notes intimes (1873) :
"Ô Jésus, gardez-moi sous l'étendard de votre croix. Que le crucifix ne soit pas seulement sous mes yeux, sur ma poitrine, mais dans mon coeur, vivant en moi. Que je sois moi-même crucifiée vivante, transformée en lui par l'union de l'Eucharistie, par la méditation de sa vie, des sentiments les plus intimes de son coeur, attirant les âmes non pas à moi, mais à lui, du haut de cette croix où, vivante, son amour m'attache à jamais".
Quand elle s'exprime ainsi, Soeur Marie-Bernard n'est pas très loin de saint Paul qui, lui aussi, ne veut faire qu'un avec le Christ crucifié Certes, la croix ouvre la porte de la résurrection. Mais il faut prendre le chemin à son début.
Ce texte est extrait de "Bernadette, pourquoi je l'aime" paru chez NDL Editions
Jacques Perrier
† évêque de Tarbes et Lourdes